La colère, un désordre émotionnel ?

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Si la colère est cataloguée comme une des émotions à apprendre à contrôler, c’est d’abord parce qu’elle nous submerge et nous déborde au point de nous rendre parfois violent.  Si certains sont davantage sous son emprise, question de génétique, d’éducation,  de mimétisme, cette émotion  n’épargne personne.  Elle nous concerne tous et chacun aimerait pouvoir mieux la gérer et surtout moins la subir.

La colère…

Or, quand on s’interroge pourquoi cette émotion s’est manifestée de façon si impérieuse, nous laissant après coup, vidé, démuni,  une des premières réponses qui nous vient à l’esprit,  consiste à désigner l’autre. Là dessus, nous n’avons aucune doute ! C’est son attitude qui est l’origine de notre emportement. C’est lui qui a tort , et c’est moi qui ai raison !  Oui, le mode de la pensée binaire vient de s’activer.  Mais enfin, comment ne peut-il pas comprendre que mon point de vue est légitime ? !

La colère et ses variations:

Si la colère défoule, c’est qu’à l’intérieur de nous,  une petite voix  réclame à grand cris d’être entendue.  Mais, à cet instant,  cette voix  ne tolère plus d’être réduite au silence.

Dans une version soft,  elle espère  mettre en lumière un conflit latent. Peut-être s’agit-il  d’une simple irritation,  d’un mécontentement. Elle prend la forme d’une révolte ?  C’est un sentiment d’injustice  qui l’alimente. Dans une  version hard, c’est  un désir de vengeance qu’elle cherche à assouvir.  L’envie, la jalousie, le ressentiment, et la haine  peuvent s’y associer.  C’est  aussi là, que les choses  peuvent s’aggraver quand, à  l’hostilité verbale, s’ajoute une violence physique.

Dans tous les cas, elle endosse un costume de guerre.  Le cri est sa première arme. D’ailleurs, tous les moyens sont bons, y compris celui de faire peur. Car c’est  toujours par la force qu’elle espère gagner ce qu’elle estime être en droit d’obtenir ou de garder. C’est pourquoi , elle nous rend aveugle, alors qu’elle expose aux yeux de tous nos limites  face à notre capacité à supporter une frustration.

Sur le moment, que faire ?

Comme la colère mobilise un ensemble de réactions biologiques et neuro-biologiques, qui s’enclenche à mon insu,  la première chose à faire consiste à prêter attention aux  signaux physiques que nous envoie mon corps. Vouloir la réprimer est inutile. Par contre, identifier  les sensations qui l’accompagnent, me donne la possibilité de mettre en sourdine les pensées et formules stéréotypées qui se rattachent à ma colère.

Mon pouls s’accélère. J’en prends conscience. Ainsi par « la pratique attentionnelle active © « ,  mon comportement passe  du mode automatique, au mode pilotage.  J’observe et  me mets à l’écoute de mon corps  et de mes sensations. Cela commence par ma respiration que je ralentis et élargis. Le ton de ma voix  monte, je prête attention à ma voix. Si ce n’est pas suffisant, je peux aussi  quitter la pièce, le temps de reprendre  contact avec moi-même. Cela me permet de prendre le temps d’identifier ce qui est en train de se jouer, ici et maintenant.  Revenir à l’instant présent , sans nourrir  la colère par le souvenir de  situations  similaires.

Car  on sait bien à quel point la colère s’auto-nourrit de pensées et de formules stéréotypées  renforcées par des mots tel que  « toujours » ou « jamais« . C’est pourquoi se reconnecter à son corps est primordial. Car cela  me permet de revenir au moment présent. A partir de là je  peux ausculter cette émotion envahissante et recouvrer une petite marge de manœuvre, sans me sentir prisonnier d’elle.

Gérer la crise  et après ?

Pouvoir  dire  « je suis en colère » sans crier et accuser l’autre, n’est pas chose facile. Pourtant, par « la pratique attentionnelle active © « , je peux  apprendre à me décaler de mon émotion en m’appuyant sur mes sensations physiques  pour ensuite essayer de saisir quel besoin essentiel, ma colère  se fait l’ambassadeur. N’existe-t-il pas d’autres moyens de le satisfaire, sans  faire à l’autre ce que je ne voudrais qu’il me fasse.

Et quand bien même nous n’aurions pas su gérer la crise et que cette colère aurait trouvé le moyen de se décharger, revenir par la  pratique attentionnelle active ©, me permet de ne pas charger davantage ma barque par des ruminations de toutes sortes, susceptibles de réactiver d’autres émotions négatives.

En apprenant à connaître et reconnaître mes modes de fonctionnement, par l’observation et l’attention au présent,  nous avons accès au changement .

Enfin,  n’oublions pas que la colère quand elle entre en scène, trouve en face d’elle un partenaire, qui lui aussi aura  à gérer ses propres émotions.  Alors gardons un peu de bienveillance pour nous même et cultivons  beaucoup d’indulgence pour les autres.

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